Boulette Journal

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L’organisme de formation m’a accordé un entretien en face à face. Ils ont changé l’heure du rendez-vous la veille au soir. Du début d’après-midi, il a été déplacé en fin de journée. Entre mon emploi et la préparation de ma valise pour l’Angleterre où je passais le week-end, j’ai trouvé l’intervalle cavalière. Dans un état de stress intense, je n’ai pu confirmer ma présence que le jour même au matin.

Dans la continuité de mes premières impressions, leur manque d’égard s’est accentué au fil des heures. Je leur ai précisé que je partais à l’étranger dans la foulée et serai indisponible pendant plusieurs jours, ils m’ont proposé de reporter en plein dedans ; le complément de dossier expert que je n’étais pas en mesure de fournir ou de produire par email (en moins d’une semaine) m’a été redemandé en face à face ; le book que l’on m’a demandé d’apporter n’a été ni ouvert ni regardé…

J’ai été reçue par une professeur couverte de plâtre jusqu’au menton. Elle gribouillait son carnet de flèches, de croix et de points. Elle avait imprimé mon dossier artistique, composé de plusieurs médias, en noir et blanc. Elle n’a pas relevé lorsque je lui ai demandé pourquoi un organisme de formation demande à ses élèves de fournir des documents d’expert alors qu’ils sont censés justement être formés sur ces compétences ? En revanche, elle était plus inquiète de voir peu de dessins dans mon dossier. Non seulement je les ai avais sur moi mais ils étaient également — dessins et arguments — à la dernière page de mon dossier.

Elle a fini notre entretien en me disant qu’elle espérait que j’appréciais qu’elle "allait travailler pour moi" en m’envoyant les documents préliminaires de formation. Elle a tenté de me joindre dès le lundi par téléphone pour me demander l’adresse de mon employeur à indiquer sur la convention. Qu’aurait-il fallu que je fasse (de plus) pour lui faire comprendre que je n’étais pas disponible ? Les gens ne lisent pas, n’écoutent pas…

À mon retour de voyage, j’ai découvert son ébauche de convention, de programme et de planning. À ma grande surprise, mon emploi du temps s’étalerait du lundi au dimanche, avec des trous incohérents de 4 ou 5 heures entre des matières étranges (certaines finissant à 21h) et aucun jour de repos (donc incompatible avec un emploi à temps partiel ou de temps de travail personnel).

Pour une formation de plus de 20K, je m’attendais à de vrais critères de sélection, un emploi du temps cohérent qui laisse de l’espace entre la théorie et la pratique. Je m’attendais à une communication ouverte, dynamique et surtout artistique. Je n’ai rien trouvé qui puisse me motiver ou m’engager. Pas même le fait d’avoir à payer une place de parking à la journée tous les jours de la semaine.

Je n’ai pas ajouté ces documents à mon dossier de départ volontaire. Je ne m’endetterai pas pour cette formation. Je préfère patienter et continuer ma formation universitaire. J’aimerais prendre une année sabbatique pour m’y consacrer totalement. Heureusement, j’ai aussi un plan B. Un plan BB.